La campagne des élections européennes est bien lancée. Dans un discours de près de deux heures, samedi après-midi, lors des «AmFis» d’été de La France insoumise (LFI) à Marseille, Jean-Luc Mélenchon a concentré ses attaques sur Emmanuel Macron. Le leader des Insoumis a une nouvelle fois proposé de transformer le scrutin prévu au printemps en «référendum anti-Macron». «Il faut inviter les Français à lui mettre une raclée, mais attention, une raclée démocratique», a-t-il précisé. «Car nous ne frappons personne contrairement à leur barbouze», a-t-il poursuivi en référence à l’affaire Benalla. «Il faut poser la question: stop ou encore. Pour nous, c’est stop!»

Devant un peu plus d’un millier de sympathisants, le chef de file de la France insoumise en a profité pour couper court aux critiques de la majorité. Des propos que le leader de la gauche radicale avait déjà tenus dans La Provence . Des proches du chef de l’État avaient alors estimé que Jean-Luc Mélenchon instrumentalisait les européennes à des fins politiques. «Pour dire ça, c’est vraiment qu’ils ont la pétoche et qu’ils ne sont pas sûrs du résultat», a-t-il raillé, assurant que, «quand vous faites un référendum sur Macron, vous faites un référendum sur l’Europe». «Monsieur Macron n’existe pas, Monsieur Macron est juste le petit copiste de la Commission européenne et de Mme Merkel», a-t-il tonné. Le leader des Insoumis estime notamment que les réformes du travail et de la SNCF, impulsées par le gouvernement, étaient avant tout une «demande» de cette même Commission.

Modifier les traités

«Ce n’est pas vrai qu’en votant pour les européennes, on décide de la politique européenne. On va décider de qui on envoie à Bruxelles. Nous allons envoyer un commando de combat au Parlement européen», a-t-il prévenu sous le regard de Manuel Bompard et Charlotte Girard, les deux Insoumis pressentis pour former un «ticket» pour la tête de liste LFI aux européennes.

Convaincu que le programme de la France insoumise «n’est pas compatible avec les traités européens actuels», Jean-Luc Mélenchon a confirmé qu’il souhaitait les modifier avec l’aide d’alliés européens. «Nous avons fait une liste internationaliste européenne. Elle s’appelle “Maintenant le peuple”», a-t-il affirmé. Parmi les mouvements de la coalition: Podemos en Espagne, Bloco de Izquierda au Portugal, l’alliance rouge et verte du Danemark, le Parti de gauche de Suède, l’Alliance de gauche de Finlande. «Nous allons mener une campagne européenne en vue d’un autre projet, moins frileux que le vôtre», a-t-il promis.

Appel aux écolos

Jean-Luc Mélenchon en a profité pour faire un appel du pied aux «écologistes d’Europe Ecologie-Les Verts». «Vous ne pouvez pas être écolos et en même temps pour les traités budgétaires. Vous ne pouvez pas être écolos et en même temps ne pas vouloir de politique européenne de sortie du nucléaire. Vous ne pouvez pas être écolos et pour l’OTAN et la guerre», leur a-t-il lancé.